« La névralgie cervico-brachiale (NCB), que l’on appelle également sciatique du cou ou sciatique du bras, est une douleur linéaire plus ou moins diffuse, plus ou moins continue, qui s’étend du cou vers la main. En pratique la NCB, les douleurs de l’épaule et du coude ou le syndrome du canal carpien sont souvent associés, toutes ces pathologies compensant des contractures de muscles du cou. Les douleurs du cou font d’ailleurs partie du tableau clinique de la NCB. Il s’agit d’une souffrance d’un des nerfs du plexus brachial, issus du rachis cervical. Les causes officiellement envisagées d’irritation d’un nerf sont la hernie discale ou l’arthrose. Le diagnostic d’arthrose se fait sur une radiographie simple. Le traitement csique est purement symptomatique : repos, antalgiques, anti-inflammatoires.
La hernie discale cervicale :
La hernie discale est la saillie vers l’arrière du disque intervertébral et de son noyau gélatineux. Celui-ci peut alors éventuellement comprimer un nerf rachidien ou la moelle elle-même. De nombreuses études effectuées depuis vingt ans ont montré que les hernies discales cervicales sont fréquentes chez les sujets asymptomatiques (ne souffrant de rien) : de 10 % des adultes jeunes à 57 % après 65 ans. Si une hernie irritait le nerf, toutes ces personnes en bonne santé… ne le seraient pas. Et on retrouvera a priori les mêmes pourcentages de hernie discale chez les personnes souffrant de NCB, sans qu’elle en soit la cause : sa présence relève en général d’une simple coïncidence.
La NCB est souvent considérée comme une complication de l’arthrose cervicale, par saillie osseuse au contact du nerf. Or l’arthrose cervicale est un mal extrêmement banal chez les personnes ne souffrant pas de névralgie cervico-brachiale. Difficile de savoir, en cas de NCB, si une arthrose éventuellement présente est la cause de la douleur, ou s’il ne s’agit pas plutôt d’une simple coïncidence. En revanche, on retrouve très souvent des antécédents de traumatismes cervicaux ou crâniens, causes de contractures cervicales ou de leur aggravation. En effet, des contractures de muscles cervicaux sont toujours présentes en cas de NCB. Elles peuvent irriter un nerf par contact direct, au niveau du plexus brachial notamment, ou indirectement en comprimant deux vertèbres l’une vers l’autre.
Douleurs éloignées :
Après un choc crânien, ce sont les muscles du cou – qui ont absorbé l’essentiel du traumatisme – qui posent des problèmes locaux en provoquant des douleurs cervicales, mais aussi des problèmes régionaux en entraînant des maux de tête, y compris des migraines, des douleurs des épaules, des névralgies cervico-brachiales, ou en provoquant des compensations douloureuses encore plus distantes (coude, syndrome du canal carpien), ou même franchement éloignées (genou, etc..).
Contractures persistantes :
Le coup du lapin, en voiture, est un bon exemple de la façon dont les contractures cervicales s’installent à la suite d’un choc. La poussée brutale vers l’avant provoque un mouvement soudain de la tête en arrière : les muscles antérieurs du cou sont brusquement étirés, et se contractent fortement de façon réflexe pour protéger le cou. Dans un deuxième temps l’avancée du véhicule provoquée par le choc arrière est tout aussi brusquement stoppée, ce qui provoque une avancée brusque de la tête qui sollicite cette fois les muscles cervicaux postérieurs, toujours dans un but de protection. Ces contractions musculaires brutales sont causes potentielles de contractures. Comme celles-ci n’ont aucune tendance à cesser, les problèmes sérieux peuvent survenir des années après l’accident.
Ce qui est vrai pour un choc indirect comme celui que nous venons de décrire l’est également pour un choc direct en se cognant la tête, en tombant, etc. Un muscle contracturé en permanence irrite le nerf qui passe contre lui, provoquant la NCB. »
Source : Principe de Santé n°57 – Juin 2013